La Reine de coupe
Le cœur de cette Reine reposait au creux d’une rose velouté.
Il était transparent et limpide comme ses yeux.
Son regard sur le monde plongeait l’atmosphère dans une déliquescence subtile,
les contours disparaissaient et le bonheur s’installait pour de bon.
Son palais était fait d’espaces se prolongeant dans le jardin, et vous vous retrouviez du salon sous la tonnelle enivrée de chèvrefeuille et de lierre fleuri.
Le chant de sa voix résonnait en écho et cascadait de miroir en fontaine jusqu’au lac qui le retenait.
Il jouait de la lyre sur la terrasse, offrant à ses robes des envolées soyeuses caressant l’air d’un parfum signé lilas.
Celui qu’elle chérissait était l’homme du printemps où le soleil est doux et le verbiage des passereaux léger, profond rassurant.
Leurs âmes exhalaient un parfum céleste où la douceur humide brillaient au fond des yeux.
Ils se roulèrent d’amour sur les prairies collines et donnaient au baiser- tentation les prémices de l’enfant.
Leurs pas marchaient l’amble , ils traversaient forêt et champ , précédés de lucioles bleues leur ouvrant le chemin.
Ils se chérissaient l’un l’autre en miroir et ne faisaient plus qu’un dans un tourbillon feu air les tenant par la taille.
Chère Reine de Coupe, descendez plus près de nous, vous nous faites honneur, même si votre venue est furtive, vous glisserez espoir et bonheur en germe et souvenir de vous.
Par Véronique Le Bideau